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« C’est pourtant simple de bien manger ! »

N.B. : ce texte peut s’appliquer aux hommes… 😉 Je parts de mon expérience de femme et de celles de mes patientes. Il est donc écrit au féminin mais s'applique à tous les genres.

Conseil nutrition

Qui n’a jamais reçu les conseils d’un tonton René, pour mieux manger : « Yaka, manger moitié moins, mais tu doubles la part de légumes et tu supprimes les fruits,… C’est bourré de sucre. Et surtout pas d’huile,

pas de beurre, c’est trop calorique. »


Ça vous dit quelque chose ?


Les connaissances scientifiques sur la nutrition humaine ne cessent de progresser. Chaque jour, nous sommes bombardées d’informations sur la façon de mieux s’alimenter. Se nourrir devient plus un acte d’ingénierie qu’un acte simple du quotidien.

Cet article est le résultat de réflexions personnelles sur l’alimentation ; il ouvre un questionnement auquel chacune est libre d’adhérer ou non. Il répond également à un besoin grandissant de retrouver de la simplicité et de l’authenticité dans ma pratique de micronutritionniste.

Par quoi commencer lorsque l’on veut simplifier son rapport à l’alimentation ? Par cuisiner, en se reconnectant à soi et à son environnement par la pratique culinaire.

Comment mieux accompagner mes patientes et leur permettre de trouver le modèle alimentaire adapté à leurs besoins, tout en leur permettant de retrouver le plaisir simple d’un bon repas ?

Je pense qu’il faut commencer par changer de regard sur la cuisine. Et si cuisiner n’était plus une tâche domestique, mais un acte magique ? La magie née de la conscience et de l’intention. Alors, mettons-nous aux fourneaux, comme une sorcière puissante et sage. Concoctons les potions qui nourrissent l’âme autant que le corps.

Nous ne sommes pas toutes douées en cuisine, mais nous sommes toutes capables d’apprendre.


Pas de simplicité sans apprentissage


Tous les savoir-faire complexes paraissent pourtant simples lorsque l’on observe une personne qui les maîtrise.

Nous avons toutes appris à marcher, et aujourd’hui, cet acte nous paraît anodin, banal. Pourtant, pour tenir debout, il a fallu de nombreuses étapes : se muscler le dos, puis les jambes ; appréhender la station debout, apprivoiser l’équilibre, goûter à la liberté d’un premier pas et accepter la première chute.

L’apprentissage n’est pas un processus linéaire. Apprendre à se nourrir – comme apprendre à marcher – demande de se connaître ou de se reconnaître, d’expérimenter et parfois, de manger « un truc foireux. »

Apprendre à mieux manger

Pour commencer à bien se nourrir, il est nécessaire d’apprendre à cuisiner. Pour cela, nul besoin de viser une étoile Michelin pour avoir du plaisir à table.


Plus que des recettes à suivre à la lettre, je vous invite à découvrir des astuces qui vous feront gagner du temps et cuisiner avec vos sens. Le nez est votre allié : si ça sent bon, il y a de grandes chances que ça vous plaise en bouche. Faites-vous un journal de bord où consigner des recettes et astuces.


Si vous n’avez pas l’habitude de cuisiner, il peut être judicieux de commencer en utilisant des produits congelés non assaisonnés. Cela vous fera gagner du temps et diminuera la charge mentale liée à la préparation des repas. Si vous savez que vous ne passerez pas une heure et demie en cuisine, c’est tout de suite plus motivant.

Commencer à cuisiner, c’est comme débuter la course à pied : au début, ça peut sembler difficile, voire décourageant, mais une fois l’habitude prise, vous vous sentez bien, légère, forte. Dit plus simplement : vous êtes bien dans vos baskets.


Cuisiner, c’est un peu pareil. Il faut s’y mettre et, rapidement, on sent les changements au niveau corporel, mais également cognitif. Les fourneaux, piliers de notre santé mentale. Et pourquoi pas ? Le cerveau n’est pas un organe à part ; pour bien fonctionner, il est dépendant du reste de l’organisme.


« Mens sana in corpore sano ». Je n’invente rien. Cette phrase, écrite au premier siècle de notre ère, est toujours d’actualité. Nos corps ont toujours les mêmes besoins basiques. Comme si, en accumulant les connaissances, l’être humain avait complexifié inutilement son alimentation, perdant de vue l’essentiel.

Nourriture grec

Vous connaissez les blue points ?


Ce sont ces zones dans le monde où les personnes vivent très vieilles et en bonne santé. Leur secret ne réside ni dans des ingrédients miraculeux, ni même dans leurs gènes. Non, le secret est simplissime.


Une alimentation locale, souvent de leur jardin, majoritairement végétarienne, du poisson frais et de la viande de qualité de temps en temps ; une exposition modérée au stress et une activité physique douce, mais quotidienne.

Rien d’incroyable, finalement. Ça ne vous donne pas envie de vous simplifier la vie ?


Manger c’est simple, basique.


Si vous faites une rechercher Google : "Alimentation saine", vous pourrez lire tout et son contraire. Il vous faut des baies de goji, de maca, des noix du Baru, etc. Comment ça ? Vous ne mangez pas du brocoli chaque semaine ? Et en plus, vous consommez du sucre raffiné ?! Blasphème !!

La nutrition est un marché concurrentiel et, après la Covid, la santé est un domaine de préoccupation grandissant. Ça, les marques de compléments alimentaires l’ont bien compris et nous vendent toutes sortes d’alicaments aux vertus santé toujours plus extraordinaires.

Laissez-moi être très claire : un seul aliment ne vous protégera pas d’une maladie cardiovasculaire, d’un diabète ou de toute autre maladie chronique. Toutes celles et ceux qui vous promettent la santé en pilules vous mentent et vous infantilisent.


Blue point, alimentation longévité

Vous êtes seule responsable de votre santé et les meilleurs moyens de la préserver restent le contenu de votre assiette et le mouvement. Inspirez-vous des habitants des blue points, restez simple, ça vous enlèvera déjà une sacrée pression.


La bonne nouvelle, c’est que vous avez déjà tout ce qu’il vous faut autour de vous. En suivant les saisons, redécouvrez le goût des aliments simples et frais. Ajoutez de la couleur, du goût avec des épices. En élargissant votre palette de goût, vous augmentez la qualité nutritionnelle de votre assiette. Simple, basique.


Simplement se faire plaisir


Lorsque je leur parle d’assiette santé, beaucoup de mes patientes s’imaginent des légumes vapeur, des soupes ou des salades vertes avec, à la rigueur, un peu de blanc de poulet.

Cette idée me rend triste, car j’aime manger. J’aime explorer de nouvelles saveurs, de nouvelles cuisines. L’industrie des régimes, en se focalisant sur le côté énergétique et calorique, a fait du plaisir une source de culpabilité.


Manger sainement sans régime

Le plaisir est pourtant un outil de travail formidable pour renouer avec la sagesse du corps. Si l’on omet le plaisir, on omet également le déplaisir. Et ce déplaisir naît naturellement quand on atteint son point de satiété et, que vous mangiez du chocolat ou une pomme, c’est pareil. Il faut donc avoir du plaisir pour reconnaître sa satiété.


Voici un exercice que j’adore faire avec mes patientes et que vous pouvez tester chez vous. Prenez un aliment « interdit », pizza, glace, chocolats, peu importe.

Il vous faudra en acheter suffisamment et planifier un moment où vous ne serez pas importunée.

Vous avez votre moment, vous avez votre aliment doudou. Vous commencez à manger. Dès les premières bouchées, c’est l’extase, vos papilles sont au maximum, vous vous régalez.

Continuez et observez.


Arrive un moment où votre plaisir plafonne, puis diminue. Là, vous pouvez choisir : je continue et j’explore le déplaisir, ou je choisis de m’arrêter.

Est-ce facile, difficile ? Quels sont les ressentis corporels ou émotionnels ?